Friday, June 03, 2005

EN RECHERCHE D'UNE MAISON D'ÉDITION

L'auteur de "Apports de Baudelaire à la littérature Bengalie" est à la recherche d'une maison d'édition qui voudra bien publier l'ouvrage. Au besoin le disque compact du manuscrit ou sa copie dure pourrait être envoyé. Merci.
Contact: gautamfr@yahoo.fr

Wednesday, May 25, 2005

BAUDELAIRE ET LA POÉSIE BENGALIE

Baudelaire, reconnu dans le monde comme précurseur de la modernité, le fût également en Inde et tout spécialement au Bengale grâce aux jeunes intellectuels qui le prirent comme symbole de cette modernité. Cet apport mérite d'être étudié, vu l'importance de la langue bengalie, 5e dans le monde (parlée par 207 millions de personnes) et de sa littérature si riche.

L’intention de ce travail est d’évaluer l’apport de Baudelaire à la littérature bengalie dans le domaine de la poésie. Pour ce faire toutes les évidences disponibles ont été explorées, de l’époque du grand romantique Tagore à celle du jeune poète bengali le plus récent Ananya Roy, vingt-six poètes au total.

La méthode employée est la suivante : dans un premier chapitre, le relevé des traductions bengalies de Baudelaire à été fait. Le deuxième chapitre examine la critique bengalie des œuvres de Baudelaire ; le troisième sa modernité ; le quatrième les mouvements littéraires du Bengale à la période mentionnée et le dernier chapitre l’apport proprement dit de Baudelaire à la poésie bengalie. Ce travail se limite uniquement au domaine poétique quoique l’influence de Baudelaire déborde ce domaine.

Les conclusions suivantes s'en dégagent— présence indiscutable de Baudelaire dans la littérature bengalie ; présence indiscutable du baudelairisme dans la plupart des mouvements littéraires du Bengale ; apport évident de Baudelaire à tous les poètes bengalis du romantisme au modernisme, de Tagore à Ananya Roy ; nécessité d’ajouter à l’histoire de la littérature bengalie un chapitre nouveau sur la contribution de Baudelaire à la poésie moderne bengalie; nécessité d’ajouter au chapitre du modernisme dans l’histoire de la littérature mondiale l’influence de Baudelaire sur la littérature bengalie.

Ce travail s’adresse à des lecteurs qui, en toute probabilité, ne connaissent pas le bengali et n’ont aucun accès aux textes bengalis eux-mêmes, textes éparpillés d’ailleurs dans des revues récentes souvent introuvables même dans les grandes bibliothèques publiques. Pour cette raison, les nombreux textes bengalis cités ont été translitérés suivant des normes établies. Ces translitérations, nous l’espérons, donneront aux lecteurs ignorant le bengali une idée des textes originaux. Ce livre suppose aussi que le lecteur est familiarisé avec l’original français des œuvres de Baudelaire.

Auteur : Gautam Kumar Paul, Ph.D. de l'Université de Calcutta a rédigé ce travail comme thèse doctorale approuvée par le Professeur Philippe Benoît de l'INALCO, Sorbonne et le Docteur Tara Prasad Dash, CIEFL, Hyderabad. Il collabore à plusieurs journaux littéraires et est professeur (Guest Lecturer) dans le département de Français de l'université de Calcutta (Niveau licence). Il poursuit ses recherches sur Baudelaire et la traduction bengalie de ses œuvres (Spleen de Paris; Correspondances).

Titre : "Apports de Baudelaire à la littérature bengalie", 347+24 p

Sunday, May 15, 2005

POÈTE D'UN AUTRE MONDE

« Rate rate hente hente nakshatrer sane
Tare ami pai nai ; konoek manusir mane
Kono ek manuser tare
Je jinish benche thake hridayer gabhir gahware!
Nakshater cheye aro niswabdha asane
Kono ek manuser tare ek manusir mane ? »
(Nirjan Swakshar :Signature solitaire,s.2,v.7-12)
Jibanananda Das (1899- 1954), un des grands poètes modernes du Bengale est tout entier dans ces quelques vers. Il naquit à Barishal dans le Pakistan oriental, à présent Bangladesh. Il obtint une licence en littérature anglaise à l’Université de Calcutta, en 1919. Professeur d’anglais, il enseigna dans plusieurs facultés universitaires : ‘City College’ (1992), Calcutta, ‘Bagerhat College’ (1929), Khulna, Bangladesh, ‘Ramjosh College’ (1929) Delhi, ‘Brojomohan College’ (1935), Barishal, Bangladesh, ‘Kharagpur College’ (1951), Midnapur,W.B., ‘Barisha College’ (1952), Calcutta et ‘Howrah Girls’ College’ (1953).
En 1925, il publia des poèmes dans les revues ‘Bangabani’ (Voix du Bengale), ‘Prabasi’ (Citoyen étranger), ‘Bijali’ (Éclair). En 1926 il publia dans ‘Kallol’ (Vague) et l’année suivante dans les revues ‘Kali-Kalam’ (Encre et plume) et ‘Porichay’ (Présentation). En 1931, ‘Porichay’ (vol.1, no.3) publie son poème ‘Kyampe’ (Au camp) qui suscita une controverse entre les intellectuels du Bengale en raison du son obscénité. Dès son premier numéro, la revue ‘Kabita’ (Poésie) lui fut associée jusque sa mort.
En 1927, il publia son premier livre ‘Jhara Palak’ (Plumes perdues), et puis ‘Dhusar Pandulipi’ (Parchemins jaunâtres,1936), ‘Banalata Sen’ (La jeune Banalata Sen, 1942), ‘Maha Prithibi’ (L’Immense univers,1944), ‘Satti Tarar Timir’ (La Nuit aux sept étoiles,1948). En 1952, il réédita, en y ajoutant plusieurs poèmes, ‘Banalata Sen’ et en 1954 publia ‘Srestha Kabita’(Poèmes choisis). Après sa mort ‘Rupasi Bangla’ (Bengale ma belle) vit le jour. On lui doit aussi quelques romans et nouvelles.

Jibanananda Das subit l’influence de la littérature anglaise et en particulier celle des poètes Yeats, Poe, et Eliot. Nous ne trouvons en lui aucune évidence d’une connaissance du français, mais Baudelaire ne lui est pas inconnu. Les œuvres de T. S. Eliot, celles de Mohitlal Majumdar et de son ami Buddhadev Bose, un article de Nalini Kanta Gupta sans doute aussi, le lui avaient fait connaître.
C’est pourquoi après la mort du poète, le Père Pierre Fallon s, j. écrivit les lignes suivantes : « La lecture du poème ‘Banalata Sen’ fait penser au poète Baudelaire, le grand poète précurseur des symbolistes. Il se servit de l’obscurité du symbole pour transformer les sentiments romantiques en une mélancolie pleine de gravité exprimée en un langage parfait. Ce même ennui, cette même gravité, ce même bonheur dans l’expression se retrouvent dans beaucoup de poèmes de Jibanananda Das. » (Charti Kabita : Quatre poèmes), Usa (L’Aurore, Novembre 1954). On pourrait trouver des traits semblables dans d’autres de ses recueils. Une influence indirecte de Baudelaire sur ses œuvres est indéniable.
Le même désenchantement, la même mélancolie, le même ennui baudelairiens se retrouvent dans les poèmes de Jibanananda Das ayant trait à l’amour :
« Bhalobese dekhiyachhi meyemanusere
Abahela kore ami dekhiyachhi meyemanusere,
Ghrina kore dekhiyachhi meyemanusere,
Amare se bhalobasiyachhe
Asiachhe kachhe,
Upeksha se karechhe amare,
Ghrina kore chale gechhe —jakhan dekechhi bare bare
Bhalobese tare ; »
(Bodh : Sentiment ;s.4,v.28-30 ;s.5,v.1-5)
(J’ai regardé les femmes avec amour, je les ai regardées avec mépris, je les ai regardées avec dégoût ; elles m’ont aimé, sont venues près de moi, m’ont dédaigné, elles m’ont quitté pleines de dégoût, sans se soucier de mes appels répétés, aimants).
« Hriday bhore giyechhe amar bistirna felter sabuj ghaser gandhe,
Diganta plabita balian rouder aghrane,
Milanonmotta baghinir garjaner mato andhakare chanchal birat
Sajib romash uchhwase, »
(Haoyar Rat : Nuit de vent ; s4 v.1-4 )
(Mon cœur s’est rempli de l’amour des herbes vertes d’une étendue feutrée des senteurs d’un soleil puissant inondant l’horizon, de l’excitation horripilante, énorme, instable et vive d’une obscurité semblable au rugissement d’une tigresse en chaleur).
« Chital harin oi shing tule fike jyotsnay
Harinike khuje tabu pabena kakhano;
Byagra-jage shudhu mrita harinir mansa paoya jay. »
(Un poème sans nom, publié dans le revue ‘Mayukh’ :
Lumière, Jibanananda numéro spécial,1954)
(Le daim moucheté levant sa corne dans un pâle clair de lune cherche la biche qu’il ne trouvera jamais ; à l’aire du tigre on ne trouve que de la chair de biche morte).

L’amour spirituel de Baudelaire se trouve dans les poèmes ‘Nirjan Swakshar’ (Signature solitaire), ‘Pachish Bachhar Pare’ (Vingt-cinq ans après), ‘Sahaj’ (Spontané), ‘1333’ (Mille trois cent trente trois) du recueil ‘Dhusar Pandulipi’ et dans ‘Prem Apremer Kabita’ (Avec amour et sans amour), ‘Jarnal : 1346’ (Journal : 1346) de ‘Maha Prithibi’.
« Rate rate hente hente nakshatrer sane
Tare ami pai nai ; konoek manusir mane
Kono ek manuser tare
Je jinish benche thake hridayer gabhir gahware!
Nakshater cheye aro niswabdha asane
Kono ek manuser tare ek manusir mane ? »
(Nirjan Swakshar :Signature solitaire,s.2,v.7-12)
(Marchant à la belle étoile, de nuits en nuits, je ne l’ai pas trouvée cette chose qui vit au fond du cœur dans l’âme d’une femme pour un certain homme, installée dans un silence encore plus profond que celui des astres dans l’âme d’une femme pour un certain homme).

Ces vers nous rappellent le quatrain suivant de Baudelaire :
« Que bâtir sur les cœurs est une chose sotte ;
Que tout craque amour et beauté,
Jusqu’à ce que l’Oubli les jette dans sa hotte
Pour les rendre à l’Éternité ! »
(Confession, s.9, v.1-4)

Jibanananda Das n’est pas aussi cosmopolite que Baudelaire mais par son sens du ‘Spleen’ il lui ressemble :
« Badhu shuyechhilo pashe —shishutio chhilo;
Prem chhilo, asha chhilo —joytsnay—tabu se dekhilo
Kon bhut? Ghum keno bhenge gelo tar?
Athaba hoyni ghum bahukal—laskata ghare shuye ghumay ebar.
... ... ...
Jani-tabu jani
Narir hriday- prem-shishu- griha-noy sobkhani ;
Arthanoy, kirtinoy, sachchhalata noy—
Aro ek bipanna bismoy
Amader antergata rakter bhitare
Khela kare;
Amader klanta kare;
Laskata ghare
Sai klanti nai ;
Tai
Laskata ghare
Chit hoye shuye achhe tabiler pare. »
(At bachhar ager ek din : Un jour il y a huit
ans; s.2,v.1-4 ;s.11,v.1-13)
(Son épouse était étendue à ses côtés, son enfant était là aussi ; amour et espoir étaient là, au clair de lune et pourtant devant lui quelle apparition ? Pourquoi s’était-il réveillé ? Ou bien peut-être son sommeil avait été de courte durée —cette fois il s’endort à la morgue... Je le sais, oui, je le sais, le cœur de la femme—l’amour—l’enfant—la maison—ne sont pas tout ; plus que l’argent, le succès, l’aisance—une merveille encore plus fragile, joue dans le sang de notre cœur ; fatigue, fatigue, fatigue, vraiment, cette fatigue est absente de la morgue ; aussi ; c’est sur le dos, qu’il est couché sur la table de la morgue). Ces vers nous rappellent :
« Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
... ... ...
Et de longs corbillards, sans tambours ni musiques,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,

Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »
( Spleen no. LXXVIII, s.2,v.1-4, s.5,v.1-4)
Voir aussi les poèmes ‘Abasarer Gan’ (Chanson de loisir),‘Bodh’ (Sentiment), ‘Pencha— Mather Galpa’ (Hibou— Histoire de champs),
‘Dujan’ (Deux hommes), ‘Jiban’ (La vie) etc. (contg.../mots 1219).
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